Rencontre avec la jeune gardienne qui nous arrive de Pessac.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour à tous ! Je m’appelle Alix Tignon j’ai 20 ans, bientôt 21 le 1er mai prochain. Je suis originaire de La Crèche, commune située près de Niort. J’ai commencé le handball au club de Handball Chauray/La Crèche. J’ai grandi là-bas tout en faisant ma première année au pôle. J’ai intégré le groupe des -18 Nationaux au sein de la Filière 79, une Entente de plusieurs clubs des Deux-Sèvres, tout en étant à Angoulême au Pôle d’Accession. Mon parcours s’est poursuivi du côté de Talence, à Bordeaux tout en évoluant en National 2 avec Celles-sur-Belle. C’était durant les années Covid, on n’a pas pu jouer des saisons complètes.
A la sortie de mon expérience au pôle, j’ai pris la direction de Pessac qui évoluait en National 1. La première année on échoue au barrage d’accession pour la D2F. La deuxième année, on a fait un « perfect ». C’est à ce moment-là d’ailleurs que j’ai commencé à faire des stages en Équipe de France jeune de moins de 19 ans. J’ai pu participer à l’Euro avec les Bleues : on termine à la sixième place, un résultat frustrant. On ne perd que d’un but contre deux grosses nations. Cela nous a mis dans de mauvaises conditions pour les matchs d’après.
On se retrouve à la 6ème place mais je pense que l’on aurait pu aussi aller sur autre chose. C’est cette compétition qui nous a permis de bien travailler, et d’aller chercher ce titre de Championne du Monde U20 en 2024. L’équipe se connaissait bien et ça nous a amené une osmose collective je pense assez impressionnante. C’était vraiment un moment inoubliable, contre la Hongrie. C’était fou.
Nous y reviendrons dans quelques instants. Revenons sur ton aventure à Pessac. Beaucoup ont été surpris par cette deuxième place en 2023-2024. Nous non. Comment as-tu vécu cette saison-là ?
Oui c’était une grande saison. Notre premier match de D2F c’était contre Sambre-Avesnois chez elle. On a affronté directement les favorites du championnat. Déplacement dans le Nord, un vendredi … Vous étiez prévues comme le bulldozer du championnat. On s’incline mais nous n’avions pas été ridicules. Par la suite, personne ne nous attendait là. Tous les week-ends nous étions à fond, à se dépasser même. De mon côté j’ai énormément appris en tant que deuxième gardienne. C’était assez clair dès le départ.
J’avais comme binôme Hélène Falcon, qui venait de Division 1. Elle a eu des problèmes de santé et j’ai dû assurer l’intérim dans les buts. Ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai été de plus en plus à l’aise et puis j’ai pu m’exprimer et performer en étant seule une partie du championnat. Le match retour contre Sambre-Avesnois c’était le plus beau match de la saison. Il y a eu du suspense, nous étions encore en lice pour le titre. Il y a eu ces arrêts décisifs en fin de match. Match nul logique au final, mais c’était une victoire pour nous. Ensuite, on perd des matchs et le titre est revenu logiquement au SAHB.
Revenons sur cette expérience qui a suivi donc ce championnat 2023-2024. Les Mondiaux victorieux avec ces Bleues, avec des noms déjà reconnus au plus haut niveau comme les sœurs Borg, Nina Dury, Manon Errard … On a vraiment beaucoup parlé de vous. C’était un objectif de jouer en D1 ?
Oui clairement. Dans ma tête c’était clair que je voulais franchir ce cap, un challenge pour moi. C’est la suite logique de mon expérience à Pessac. Il faudra que je le prouve encore au plus haut niveau. Je suis tellement heureuse de voir mes coéquipières déjà en Équipe de France A. C’est une juste récompense. Nous étions très fortes sur le grand espace.

Ce match contre la Hongrie en finale, tu effectues un arrêt sur un 7m à quelques minutes de la fin du match. Explosion de joie pour tout le monde.
Oui c’est ça. En gros je joue la première mi-temps contre la Hongrie et je suis assez stable. Je sors un peu en seconde mi-temps. Il y a ce pénalty à 2 ou 3 minutes de la fin où ça les fait revenir à moins un. Je n’arrête pas un pénalty de la compétition et là je suis sur la trajectoire. J’ai tenté quelque chose et ça a fonctionné. Les cris étaient fous (rires), toutes les filles dans la même euphorie. Ça nous a permis de finir le match plus sereinement.
Que connais tu du SAHB ?
On me parle beaucoup des supporters mais il y a aussi le club en lui-même, qui réussit des exploits en D1. C’est un projet qui me convenait dans mon évolution. S’arracher pour gagner des matchs, se battre, ça me correspond. Je connais un petit peu Julien Vasseur quand il était entraîneur à Bègles. Il y a eu beaucoup de confrontations. Ensuite, c’est un défi : je ne connais pas la Région. Je n’arrive pas trop à réaliser, mais tout le monde m’en parle en bien du coin. Ça va, je ne pars pas en exil complet. Ce qui m’impressionne c’est de voir ce Kop qui se déplace en France : c’est fou de les voir partout. J’ai le souvenir d’une ambiance super chaleureuse.
Quelle est ton profil de gardienne ?
Mon jeu ? J’essaie d’être toujours bien placée et stable. L’objectif est de prendre le plus de place possible. Je suis assez souple, aussi et je relance assez vite sur le grand espace. Je tente pas mal de choses et je m’adapte rapidement. C’est un jeu réfléchi. J’ai regardé les matchs de Justicia, elle est incroyable en D1. Ce sera super bien d’évoluer avec elle.

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