D2F – Grégory Caulier nous parle du VAP et des ambitions

11 mars 2022

Le Sambre-Avesnois Handball est candidat pour prétendre à accéder à la Ligue Butagaz Energie en 2023. Entretien avec son Président, Grégory Caulier.

L’AMBITION VAP

« Pour pouvoir accéder à la première division de LFH, il ne suffit pas d’être champion de France, chose que l’on est encore en capacité de faire cette année au niveau comptable, même si nous ne sommes plus tout à fait maître de notre destin. On peut encore prétendre à être champion de France, ça ne sera pas facile. Nous avons des adversaires comme Saint-Maur et Saint-Amand, de très haut niveau, qui ont des budgets bien supérieurs au nôtre (le double).

Je pense qu’on peut être très fiers d’être actuellement 3ème du championnat avec un match en retard (prévu le week-end des fêtes de Pâques à Rochechouart). Le statut VAP, c’est la clé d’entrée, pour pouvoir prétendre si on est champion de France à l’avenir, d’accéder à la première division. J’étais le week-end du 5 et 6 mars à la Maison du Handball de Créteil, avec les Présidents des clubs de Deuxième Division. Beaucoup de choses vont changer dans ce championnat parce qu’on est vraiment en train de le professionnaliser. La D2F va être rattachée dès l’année prochaine à la Ligue Féminine de Handball. Il y aura une Ligue Professionnelle, avec un championnat de Première Division entièrement professionnel. Nous, on sera encore considéré comme semi pro, avec au total 28 clubs.

Le statut VAP, c’est un budget minimum de 600 000 € l’année prochaine et 4 joueuses pro à temps plein et 3 équivalents temps plein. Aujourd’hui, nous avons 2 joueuses pros à temps plein et une joueuse à mi-temps. Le VAP, on avait déjà réfléchi à le proposer l’année dernière mais on ne voulait pas brûler les étapes. Il faut se structurer pour durer. Le VAP, c’est une première étape, mais ce n’est pas une finalité. Si c’est pour avoir un budget qui ne nous permettra pas de figurer et de pouvoir nous exprimer ça n’a aucun intérêt. Le dossier nous devons le déposer au 15 juin »

STRUCTURER LE CLUB ET GRANDIR AVEC LES ACTEURS LOCAUX

« Depuis que j’ai pris la présidence, ma volonté, c’était de structurer et puis de d’avoir un contrôle sur le financier. Il y a des choses qu’il faut maintenant travailler comme une entreprise et c’est vraiment là où on veut aller.

Avec 4 joueuses pro et 3 équivalents temps plein, la masse salariale va beaucoup augmenter. Les recherches de nouveaux partenaires sont en cours. Nous, on veut vraiment se positionner comme un acteur de territoire. Sambre-Avesnois Handball, c’est un club qui a été créé conjointement avec le club de Maubeuge et d’Aulnoye-Aymeries. Depuis quelques semaines, depuis quelques mois, on travaille beaucoup avec Maubeuge et Aulnoye-Aymeries pour voir ensemble, comment on pourrait être plus grand, plus fort, parce que c’est comme ça dans tous les domaines. Aujourd’hui, si vous n’avez pas un socle conséquent, vous n’existez pas. »

UN EFFECTIF COMPLET

« Je vous ai cité 4 joueuses professionnelles mais ce n’est pas vraiment l’ambition que l’on s’est fixé. Le but, c’est de garder nos jeunes que Clément a réussi à faire évoluer en leur proposant un contrat professionnel. Pour être tout à fait transparent, aujourd’hui, on est très fiers de constater qu’on a énormément de gens qui frappent à la porte. Quand Clément est arrivé, on a recruté 10 nouvelles joueuses sur 13. Les Présidents nous demandaient alors, comment nous avions fait ?

La clé de la réussite, c’est le coach, c’est l’état d’esprit, c’est la rigueur. Ce que l’on dit on le fait, ce n’est pas plus compliqué. Dans notre championnat, Saint-Amand et Saint-Maur, c’est compliqué de les jouer. Pourtant, nous avons battu Saint-Amand et deux fois Saint-Maur et Le Havre, club historique. Nous sommes soutenus depuis très longtemps par la mairie d’Aulnoye-Aymeries et je sais qu’il n’y a pas de souci, ainsi qu’avec l’Agglomération représentée ici par Benoît Courtin. Les pouvoirs publics m’ont tous dit quand je suis arrivé : « Prouvez-nous et on continuera de vous suivre et encore plus ». Sportivement, ça fait 2 ans qu’on a montré qu’on pouvait faire plus. »

DES OPÉRATIONS DE PROMOTION DU HANDBALL À TRAVERS LE TERRITOIRE

« Depuis l’arrivée de Clément, on intervient de plus en plus sur tout le bassin de Sambre-Avesnois, de la Thiérache. Par exemple sur Fourmies, Avesnes-sur-Helpe, La Longueville et les quartiers prioritaires d’Hautmont, Louvroil. On a plein de choses qui sont mis en place comme le Beach-Hand et d’autres choses qui sont sur le feu.

On veut vraiment être un acteur de territoire, là où il n’y a pas forcément de club de handball et pouvoir envoyer des éducateurs spécialisés formés pour développer la pratique du handball. Le but c’est de promouvoir des jeunes qui seraient issus vraiment du bassin de la Sambre-Avesnois. À la base on n’est pas le territoire vers lequel on se dirige le plus facilement. Aujourd’hui dans le championnat je pense que l’on sait situer Sambre-Avesnois à l’aide d’une petite punaise sur la carte de France. »

UN CENTRE DE FORMATION POUR 2023

« Après une fois que l’on sera en première division, il faudra franchir à mon avis la barre des 1 M€ de budget. Pour aller en première division, il faudra aussi avoir un centre de formation et ça, c’est la deuxième chose importante. Notre volonté est de créer un véritable centre de formation labellisé fédération française de handball dès la rentrée de septembre 2023. Notre équipe réserve est en National 3 cette année.

Malgré le COVID, malgré les blessures, malgré tout ce qu’on veut en jouant sans gardienne, on est toujours premier. Je pense qu’on va accéder à la National 2, ça veut dire que l’écart avec l’équipe première va se réduire. Il va falloir recruter pour avoir une équipe en National 2 compétitive. Mais le but, c’est d’aller aussitôt en National 1 afin d’avoir une équipe en première division et une réserve en National 1 et franchir un cap avec nos jeunes, notamment du centre de formation et alimenter l’équipe fanion.

Pour notre développement, on a aussi passé des annonces d’emploi : il faudra recruter un directeur du centre de formation et un coordinateur du développement du handball sur le territoire puisque je vous ai expliqué qu’on intervenait beaucoup. Sur le développement interne du club, nous aurons quelqu’un au niveau administratif. Tout cela, dans l’intérêt du club et de son expansion. »

L’AVIS DE BENOIT COURTIN, VICE-PRÉSIDENT À L’AGGLOMÉRATION VAL DE SAMBRE

« L’Agglomération a fait le pari il y a quelques années d’accompagner le sport de haut-niveau de manière plus importante et notamment le sport féminin, le Hand, le Basket. Et elle a bien fait. Le SAHB s’est structuré et il est en capacité effectivement d’ambitionner plus haut. Les élus du territoire plus large que l’agglomération, s’intéresse au SAHB et, si effectivement on peut élargir le spectre d’un accompagnement des collectivités, c’est tout bénéfice pour le club.

Sachant que l’Agglomération dans l’état actuel a une grille de subventions, qui est écrite. Le plus important, c’est que le club ait ce statut. C’est quelquefois difficile de comprendre que sans le statut VAP, le club ne peut prétendre aller plus haut. La culture, le sport sont des vecteurs d’attractivité surtout pour nos jeunes dans le Val de Sambre. On a des projets sportifs et culturels sur le territoire avec l’arrivée du Pôle des Musiques Actuelles d’Aulnoye-Aymeries. Au SAHB, je voudrais une fois de plus féliciter le Président et le club : au-delà de l’équipe fanion et de la compétition qui est importante, c’est l’identité du club et ‘est toutes les actions qui sont menées à côté.

Je prends l’exemple des projets « Cités Éducatives, Politique de la Ville » pour en avoir fait l’expérience dans ma commune de Ferrière-la-Grande. Ce qui a été mis en place porte ses fruits. Clément Petit, c’est une pépite et il faut absolument qu’il continue avec nous. Il y a une vraie identité dans ce club qui correspond à l’image du territoire. Je ferai tout pour l’appuyer dans le cadre de ma délégation mais je ne décide pas tout seul. Ce qui se fait ici, c’est une belle image du territoire. »